NOTRE DAME DU MAI

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Histoire du Cap Sicié et de Six-Fours : 3 ) Le vieux Six-Fours

Histoire du Vieux Six-Fours 

Résumé d’après Six-Fours-les-plages de François Jouglas (3/4)

 

Jean DENANS, dans son manuscrit, nous dépeint le vieux village à cette époque où il commençait déjà à décroître, les habitants s’installant de plus en plus nombreux dans la plaine, la sécurité leur paraissant assurée.

 SIX-FOURS comprenait deux parties :

- Une sur le sommet, close de murailles de grande épais­seur et fort élevées, et encore en assez bon état, à l’intérieur desquelles se trouvaient, au point culminant, les ruines du château ; N.D. de Courtine et son clocher ressortaient sur l’ensemble. L’hôtel de ville avec sa citerne, l’auditoire de justice, une halle, une boucherie communale, deux fours banaux à cuire le pain, existaient dans cette enceinte, qui était percée d’une seule porte à l’est, la porte de l’Horloge.

- Une, dite « La Bourgade », sur la pente est, fortifiée de 1578 à 1633 en partie par le corps même des maisons construites côté du levant. Elle comprenait l’église collégiale St-Pierre et l’hôpital.

L’ensemble était fermé par quatre portes : porte du Moulin, au nord ; les portes d’Ollioules et, de Toulon, à l’est, et la porte St-Roch, au sud.

Le village comportait alors (1710) au total sept églises ou chapelles. La population comprenait environ 540 familles, soit 2.000 personnes, dont un quart seulement habitait à SIX-FOURS, le reste dans les quartiers ou bastides, au nombre alors d’une quarantaine. La communauté est obligée de traiter (mars 1703) avec un docteur en médecine pour qu’il habite dans la com­mune, moyennant 300 livres d’appointements par an et 10 sols par visite. Jusque là, il n’y avait eu que des « chirurgiens » pour soigner la population.

En 1720, une épidémie de peste ravagea la région de TOULON, plus de la moitié de la population mourut, mais SIX-FOURS fut presque totalement épargnée. Les limites de la commune furent gardées pour éviter l’arrivée de contaminés. SIX-FOURS envoya des secours en vivres à BANDOL, où régnait la famine.

En 1777, vu l’importance prise par la population de la plaine, une chapelle agrandie fut érigée en succursale au quartier de Reynier.

La Révolution de 1789 fut marquée, à SIX-FOURS, par quelques pillages : les trésors de la collégiale, une partie des archives de la communauté, l’auditoire de justice et l’hôpital, qui fut détruit.

En 1793, lors de l’investissement de TOULON par les Anglais, le commandant BONAPARTE alla à SIX-FOURS, dont il dit : « J’y suis monté pendant le siège pour observer les positions anglaises. C’est un vrai poste à signaux, un nid d’aigle ». La garde nationale, qui comprend, à SIX-FOURS, 423 hommes, est chargée d’armer les batteries du Cap Nègre (un canon de 36 et trois de 24) et du grand Rayolet (quatre canons de 24), de la Lauve (pointe à l’est du Petit Gaou) et du Cap Vieux (sous la chapelle de N.D. de Bonne Garde, à mi-hauteur), de peur d’un retour des Anglais, qui mouillent à proximité de la rade du Brusc. Le ravitaillement était très précaire, particulièrement en blé, et l’ordre fut donné d’évacuer en totalité la population de LA SEYNE et SIX-FOURS. Il ne fut que partiellement suivi. Ce fut là toutes les répercussions des événements sanglants de TOULON, qui devint pour quelques années « Port la Montagne » et perdit, en même temps, sa fonction de chef-lieu du département du Var (au profit de Draguignan).

C’est à cette époque révolutionnaire que deux fours banaux à cuire le pain sont enfin construits dans la plaine : un à Reynier, principal quartier ; l’autre à Monnet. Jusqu’à cette date, les habitants de toute la commune étaient toujours obligés de monter à SIX-FOURS pour faire cuire leur pain.

La Mairie actuelle fut construite en 1831, à REYNIER, la population était alors d’environ 3.000 habitants. Il y avait trois instituteurs (deux à Reynier et un aux Playes), mais il existait de nombreuses écoles privées tenues par des soeurs.

Un fait à peine croyable, et qui montre la vie rude de l’époque, nous est relaté par les délibérations municipales de 1834 : lorsque les ruisseaux ne coulaient pas, ce qui était fréquent neuf mois sur douze, les femmes étaient obligées d’aller laver leur linge à OLLIOULES, où elles se rendaient soit en charette, soit avec un âne transportant toute la lessive. Les édiles déci­dèrent de construire, dans le vallon du Rayolet, un lavoir public. Quelques ruines marquent encore son emplacement, à environ 2 km 800 de Reynier, en bordure du sentier conduisant à N.-D. de Bonne Garde.

Un fort fut construit dans l’île des Embiez, en 1847-48; il fut armé de dix bouches à feu. Ce fort St-Pierre est encore intact aujourd’hui, à la pointe nord de l’île.

L’épidémie de choléra de 1853, très importante à TOULON et LA SEYNE, ne fit que dix victimes à SIX-FOURS.

Le 3 mai 1859 voit le chemin de fer arriver à TOULON; cela va transformer notre région, jusqu’alors très isolée du reste de la France et ne pouvant pratiquement faire son commerce que par la mer.

REYNIER, centre de la commune, se modernise : en 1861, une halle servant de marché couvert est construite sur la place de la Mairie; elle existe toujours, et, sur la même place, un puits de six mètres de profondeur alimentant une pompe à main est la première installation d’eau potable réalisée à SIX-FOURS. Un sémaphore destiné à recevoir et transmettre les signaux de la haute mer est construit en 1862, à côté des ruines de N.-D. de Courtine, au sommet de la colline. On découvrit, en le construisant, des sépultures et des vestiges anciens de qualité auxquels personne ne prit garde.

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